Je vous explique un brouillon de Murg



 Bonjour à tous!

 Je vous livre ici un extrait de mon brouillon de MURG. 


Comme vous le découvrirez, j'ai effectué de nombreuses coupes, des changements, etc, afin que le récit et l'écriture soient plus fluides. Je garde en réserve la plupart de ces coupes, mais certaines ne sont pas compréhensibles, tant le caractère de mes personnages change parfois. Certains personnages ont même changé de nom en cours de route!

Enfin, il s'agit d'un brouillon, sans retouches ni recherche sur le vocabulaire. Il est bien évident que le livre une fois fini repasse à la moulinette et j'effectue alors tout un travail stylistique qui n'est évidemment pas présent ici ;) 


  • A l'origine, j'avais même pensé que Siana et Murg ne se connaissaient pas... (vous le découvrez dans le premier paragraphe qui est le brouillon du chapitre 1!) La relation entre Joyce et Murg était plus froide et Murg apparaissait davantage cynique. Je me suis interrogée longuement sur son caractère, mais finalement, j'ai davantage souhaité le montrer comme un Lieutenant perturbé par son erreur et son sacrifice.
  • Dans mon brouillon, le chapitre 5 correspond au chapitre 3 du livre final. Tout ce passage a été enlevé. J'avais aussi pensé un temps développer ses relations avec les sentinelles et parler de la façon dont il était souvent envisagé dans la meute. Cette relation avec les sentinelles faisait suite à sa punition dans le tome 1 où il avait été déchu de son rang et envoyé patrouiller au Nord du Territoire.
  •  J'ai préféré axer le chapitre 3 sur son désespoir actuel plutôt que rabâcher à propos de son physique extraordinaire et des problèmes qu'il lui cause en tant que Dominant.
  • Le chap 8 correspond en réalité au chap 9 (si vous voulez comparer). J'ai préféré introduire la venue de Kesya et leur retraite dans le chalet, qui me permettait d'initier la romance entre Ünswolf et Joyce.



(extraits)

sachant rien elle avait conclu qu’il était un riche oisif qui profitait de ses rentes, et il n’avait rien fait pour la détromper. Elle pensait l’avoir ferré un mois auparavant lors d’une sortie dans un bar chic de Helena. En réalité, elle ne savait rien de l’enquête minutieuse qu’il avait effectuée sur elle et la totalité de la clientèle féminine de l’endroit.

Murg pencha la tête pour se dégager de cette caresse onctueuse et salua la patrone du magasin, puisque manifestement elle ne pouvait être moins au vu des salutations cordiales que les deux femmes s’étaient échangées. Il avait la gorge sèche comme s’il n’avait pas chassé depuis une semaine et un étrange tournis l’empêcha de sourire de toutes ses dents parfaitement blanches, grimace habituelle à laquelle il se prêtait pour accueillir les flatteries.

La dénommée Sianna le jaugea d’un coup d’oeil et hocha la tête en fronçant les sourcils. Elle ne semblait pas le trouver à son goût, ce qui l’étonna parce que –sans être immodérément orgueilleux- il était habituellement du goût de toutes les femmes. Mais pas de celle-ci, qui se tenait professionnellement à deux mètres de lui et évaluait ses mesures.

-       Oui, Joyce, je pense que j’ai exactement ce qu’il te faut pour ce monsieur. Vous voulez bien me suivre, ajouta-t-elle à son intention, aussi froidement que les dernières giboulées de printemps qui étaient tombées deux semaines plus tôt.

-       Elle devait le prendre pour un gigolo, mais cela ne l’ennuya pas. Après tous les qualificatifs qu’on lui avait donné, celui-ci ne faisait que l’égratigner. Pourtant, au moment de passer à la caisse, il prit plaisir à voir ses yeux s’agrandir d’étonnement quand il régla la note avec sa carte Gold Privilège.

 

Chap  5

Nombreux étaient ceux qui avaient commencé par mettre en doute sa virilité et ils ne s’en étaient pas sortis indemnes. Murg fixa sans ciller les nombreuses lignes formées par le fil du bois de la table basse en chêne. Elles formaient des tranches plus claires, serrées, formant parfois un noeud figuratif complexe de visages déformés. Suivant les traits sombres du bois avec le doigt, il se perdit dans ses réflexions, retournant par la pensée auprès des gardes de Salem.

Poison l’avait envoyé auprès des sentinelles postées sur la façade nord-est du Territoire qu’il n’avait que peu rencontrées jusque là. C’est ainsi qu’il avait creusé son trou parmi les mâles misogynes et brutaux que Poison tenait éloignés de la Tanière en leur octroyant une mission importante : surveiller les allées et venues sur une frontière sensible. Leur donner une responsabilité tout en les tenant occupés, quelle bonne idée...

Au début, ils l’avaient détaillé en grommelant dans leurs barbes –c’était toujours ainsi que les mâles le considéraient de prime abord, alors il y était habitué. Un paria que l’on envisageait d’un regard torve -sans compter son sale caractère auquel les autres métamorphes ne s’attendaient pas. De prime abord, on le prenait pour un loup de faible dominance.

Leur regard avait quelque peu changé quand il avait dû flanquer une dérouillée à Urg qui lui avait foutu la main aux fesses en ricanant qu’il était aussi appétissant que Sorélie, la maîtresse de Vandren, un autre garde. Il lui manquait un doigt maintenant et sa mâchoire fracturée l’avait empêché de débiter des conneries pendant deux semaines.

Le problème, c’était les femelles. Quand elles n’étaient pas appariées, elles finissaient toujours par lui tourner autour. Sorélie n’avait pas fait exception à la règle et même s’il avait assuré à Vandren qu’il n’y était pour rien, la jeune femelle avait jeté son amant aux oubliettes et faisait la queue avec les autres pour lui apporter son déjeuner. C’était chiant. Il se faisait l’effet d’un immense rayon de miel attirant des mouches à merde. Même s’il se tenait peinard depuis un moment niveau sexe, Sorélie avait refusé de se remettre avec Vandren et lui lançait des regards de braise à chacune de leurs rencontres. La situation foutait tout les mâles en rogne, à commencer par lui.

Mais il ne pouvait pas faire la même  chose avec Siana.

 

 

Chap  8

Ils arrivaient sur le périphérique quand un téléphone sonna.

Ünswolf qui conduisait fit signe à Gorgio d’attraper son téléphone dans sa poche mais la présence de Joyce entre eux deux empêcha la manoeuvre.

-       Vous permettez ?

Joyce introduisit délicatement sa main manucurée dans la poche arrière et retira l’appareil. Pas un muscle de son visage ne bougea, pourtant Siana observa les mains de l’imposant métamorphe blanchir sur le volant.

-       Oui ? Je vous le passe, attendez deux secondes.

-       Je crois que c’est votre Alpha, les avertit-elle nonchalamment, en tendant le téléphone à Gorgio.

Celui-ci la fusilla du regard et lui arracha l’appareil des doigts.

-       Kesya ?

La voix qui retentit était celle d’un homme et Gorgio se redressa comme devant un chef militaire.

-       Hardfanger. Désolé, je croyais que c’était notre Alpha.  Oui. On arrive à l’autoroute. (Gorgio fit un geste expressif envers le conducteur.) Arrête-toi et fais demi-tour.

Siana n’entendait pas ce qui se disait mais l’expression meurtrière de Gorgio lui fit peur. Que se passait-il ?

-       Très bien, on s’y rend sur le champ. Oui, nous avons bien récupéré la nana de Murg et ses deux amis. Cela risque d’être dangereux de les prendre avec nous...

Gorgio écouta attentivement les ordres de l’Alpha de Washington, le visage fermé. Visiblement, la situation était si délicate que le sauvetage enrôlait tous les hommes à portée d’action. 

Ünswolf coula un regard en direction de Joyce qui tentait vainement d’entendre la conversation au téléphone. Siana remarqua le petit sourire narquois qui étira ses lèvres. Bien sûr, avec son ouïe développée, lui avait tout entendu. Siana était sur des charbons ardents. C’était trop demander que de leur rapporter ce qui se disait ? Il était évident que s’il était aussi urgent d’intervenir, Murg devait se trouver dans une situation funeste.

Le fourgon tourna sur les chapeaux de roues en direction des quartiers nord. Enfin, Gorgio poussa un grognement qui ressemblait à  un vague salut et  referma son téléphone.

-       Alors ? s’écrièrent en même temps les deux femmes.

Joyce remonta dans son estime. Finalement, celle-ci cachait bien son anxiété mais vraisemblablement, elle tenait à Murg. Après tout ce qu’elle  avait  vécu,  Joyce devait avoir une recette de survie bien à  elle et Siana ne se sentait pas le droit de la  juger.

Elles fusillèrent le loup des yeux quand celui-ci haussa les  épaules. Elle  allait l’étrangle...

-       Changement  de programme.  Il faut aller à  une adresse où on doit procéder à un échange.

-       Un... échange ?

-       Siana n’y croyait pas : cela allait se régler si vite ? Comment Poison Hardfanger avait-il fait ? Gorgio ne répondit pas mais son visage enténébré plongea son coeur dans le doute.

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