Changements dans "Solitaires" Version 3

 

 


Je vous livre ici les deux paragraphes ajoutés à la première version du chapitre XIII. La version 2 et la version 3 sont toutefois les mêmes, il se peut donc que vous ayez déjà en votre possession ces passages:

XIII
Besoin de contacts

 

[...]

Il pénétra dans la chambre de la convalescente. Son souffle régulier lui apprit qu’elle dormait. Il s’approcha d’elle sans bruit, retenant sa respiration et l’admirant sans réserve. Pourquoi le touchait-elle avec une telle force ? Il devait sans cesse se retenir de l’approcher, de la frôler. Les loups étaient très tactiles et, dans leur meute, cela ne faisait pas exception : ils se battaient, se caressaient, s’enlaçaient, se tapaient sur l’épaule, dans les mains, sans arrêt. C’était une manière d’interagir avec l’autre membre de la meute. Mais avec Héléna, cela allait au-delà de ça : ce besoin de meute devenait une douleur presque insupportable tant il désirait effleurer sa peau.

Il observa ses cils bruns formant un arc au-dessus de ses joues lisses, légèrement creusées. D’un doigt presque timide, il repoussa une mèche blonde derrière ses oreilles, suivant ensuite la douce courbe de son cou jusqu’à sa clavicule. Poussant un soupir d’envie, il se pencha pour humer son parfum de pomme et de miel, si féminin. Bordel ! Elle allait le faire mourir de désir sans s’en rendre compte... Se ressaisissant, il se releva silencieusement et ressortit doucement, comme une ombre altérée.

 

 

Il ne put s’éloigner de sa porte plus de vingt minutes et quand il repassa devant, il entendit une musique provenant du petit poste de radio qu’elle s’était acheté à Hildale.

Il frappa doucement et tourna la poignée, s’attendant à la trouver allongée mais elle s’était levée et s’était détournée de la fenêtre pour lui faire face. La gorge nouée, il s’aperçut que la chemise qu’elle portait était transparente dans le contre-jour et il ne put détacher les yeux de sa gorge. Une légère toux gênée lui fit lever les yeux et son regard se perdit dans la douceur expressive de celui d’Héléna. Putain ! Il était foutu si même la radio se mettait à jouer Perfect d’Ed Sheeran qu’il détestait d’habitude. Il s’aperçut qu’elle se balançait en rythme et dans un réflexe qu’il ne s’expliqua pas lui-même –il n’avait rien de romantique, nom de Dieu !- l’invita à danser. Elle eut une brusque inspiration mais s’avança pour prendre sa main et venir se nicher contre son épaule. La calant tout contre lui, la main sur ses reins, il respira sa chevelure sucrée dont la senteur de pomme lui fit fermer les yeux et il songea que c’était juste... parfait.

 

 

Daemon demanda à Vil d’accompagner Sydnee à son nouvel emploi, dans un petit centre commercial situé à Pueblo. Sydnee était la plus effacée des louves de la meute d’Alton et Vil ne la connaissait pas du tout car elle l’évitait sans arrêt. Il profita des vingt-cinq minutes de voyage pour l’interroger sur son passé et ce qu’elle envisageait pour son avenir. Il s’aperçut que la jeune femme éludait ses souvenirs et n’avait pas vraiment réfléchi à plus tard : elle suivait ce qui restait de sa meute et était particulièrement admirative de Retian à qui elle vouait une fidélité sans bornes.Vil fut surpris par la faiblesse de son caractère, les louves ayant le plus souvent une personnalité bien marquée. Comme il l’interrogeait plus avant, elle resta très prudente dans ses paroles et ne parla qu’avec beaucoup de réserve. [...]

 

 

Puis, dans le chapitre XX, des changements ont aussi été effectués dans la version 2, juste avant que Héléna ne découvre le pot aux roses :

XX
Couple Alpha

[...]

Héléna, sentant que la tension était à son comble et qu’ils semblaient sur le point de s’étriper, posa doucement la main sur l’avant-bras de Daemon et lui demanda à voix basse s’il voulait bien la suivre. Tous les loups entendirent sa requête et, sans baisser le regard devant ses congénères, Daemon prit la main de la jeune femme et monta les escaliers avec elle jusqu’à sa chambre. Avant d’y pénétrer, il murmura de manière à ce qu’elle n’entende rien, l’ouïe des loups étant suffisante pour capter ce qu’il leur ordonnait:

-        Hors de question d’en rester là. Je reviens dès que j’en ai fini avec Héléna.

Entré dans sa chambre, il se retourna vers la jeune femme et ses narines s’emplirent de son parfum enivrant qui lui faisait battre le cœur plus vite. Sans s’en rendre compte, ses pas l’amenèrent à marcher en cercle autour d’elle, resserrant sans cesse celui-ci jusqu’à se trouver à peine à quelques centimètres d’elle. Il percevait son souffle sur son cou et son odeur le pénétra entièrement. Il approcha lentement ses lèvres d’elle mais il l’effleura sans se poser sur les siennes, leurs nez se touchant, respirant dans une même expiration. Héléna avait suivi sa progression des yeux et sa respiration était devenue erratique à son approche.

-        Je tiens à m’excuser pour ce que t’a dit Calogan. On est tous sur les nerfs en ce moment, chuchota-t-il tout en laissant un doigt parcourir sa joue, incapable de se retenir de la toucher.

Héléna ferma un instant les yeux sous la douceur de cette caresse. Il l’envoutait et elle avait le plus grand mal à se concentrer.

-        Ce n’est pas grave... Je connais assez Calogan maintenant pour savoir qu’il est soupe au lait.

-        Soupe au lait ?

-        Coléreux, si tu préfères...

-        Mmmmh, ricana-t-il près de son cou, c’est amusant de croire qu’il peut apprécier le lait quand on sait ce qu’on est...

Déstabilisée par son humeur taquine, elle essaya de reprendre ses esprits en agitant la tête comme pour chasser une mouche importune, les lèvres de Daemon.

-        De toute façon, il a dit ce que j’allais vous annoncer : il faut que je retourne chez moi, j’ai un travail qui m’attend.

-        C’est impossible, ma douce : on n’a pas encore attrapé ton agresseur. Il va falloir attendre encore un peu.

-        Je ne peux pas me le permettre. J’ai trop de responsabilités en attente. Et puis, je suis là depuis bientôt trois mois, je me suis assez imposée comme cela. Mes agresseurs m’auront peut-être oubliée.

-        N’y compte pas. Ils vont te chercher et te trouver, et à ce moment-là, ce sera trop tard pour toi... pour nous, acheva-t-il en hésitant.

Héléna se figea quelques minutes puis elle recula doucement pour mieux plonger dans son regard de fumée. Elle y vit une drôle de lueur, provocatrice et sensuelle, mais surtout teintée d’une étrange couleur rosée. Cela la fit frémir.

-        Que se passe-t-il, Héléna ?

-        Cela fait plusieurs fois que je crois voir dans vos yeux une curieuse couleur rouge.

Elle s’arrêta un instant, puis reprit, songeuse :

-        Et Calogan a eu des paroles vraiment bizarres à mon endroit au déjeuner.

-        Je ne peux rien t’expliquer, Héléna, ça m’est interdit, mais tu devrais continuer sur cette voie... approuva le loup d’un rictus incertain.

Et soudain, il sembla à Héléna que des pièces s’emboitaient dans sa mémoire pour former une image : des prénoms étranges, des loups aux yeux rouges à la télévision, les canines luisantes de Poe, les propos incohérents de Vil, Jalousy ou Calogan en parlant d’elle...

A son regard interrogateur et stupéfait, Daemon poussa un soupir, presque soulagé qu’elle eût trouvé finalement la solution de l’énigme. Certes, il ne pouvait la lui donner, mais si elle la trouvait toute seule, aucune Loi n’interdirait alors à Daemon de lui expliquer les codes de son monde.

-        Es-tu arrivé à une conclusion ?

-        Je ne sais pas si j’ai bien compris si tu me demandes ce que j’ai compris, bafouilla-t-elle.

-        Ne joue pas sur les mots... Ma Loi m’interdit de t’en parler en premier, souffla-t-il en se rapprochant d’elle et en la tenant doucement par les hanches. Mais si tu sais, alors...

-        Alors ? demanda-t-elle en tournant légèrement la tête vers lui, fixant sa bouche à moins de cinq centimètres de la sienne.

-        ... alors plus aucune frontière ne nous fera obstacle.

Héléna sembla peser soigneusement sa proposition. Puis elle murmura lentement :

-        Vous êtes... des loups-garous, et sa voix sembla s’éteindre alors que la vérité se faisait et que les incohérences s’effaçaient en analysant tout par le prisme de cette vérité.

-        Oui, acquiesça-t-il, attentif, lui tenant les joues et la dévorant du regard.

-        Tu es le chef d’une meute de loups, reprit-elle, une question flottant dans son regard stupéfait.

-        Oui, continua-t-il d’acquiescer.

-        Certains d’entre vous sont dangereux, c’est pour cela que vous n’avez pas de contacts avec ceux que vous appelez les humains.

-        Oui.

-        Et vous êtes en danger, conclut-elle, plus sûre d’elle désormais.

-        Oui, énonça-t-il, ébranlé par ses déductions qui allaient bien plus loin que ce qu’il pensait.


 

Commentaires

  1. Un grand merci je n' avais ni vu les modifications édition 2 ni celle édition 3 je suis ravie merci encore

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    1. N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou des demandes auxquelles j'essaierai de répondre dans la mesure de mes moyens...
      Ravie d'avoir pu vous faire plaisir.

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